LA MAISON TELLIER

Événement terminé • Jeudi 3 novembre 2022 • Espace Julien, Marseille (13006)

    Affiche LA MAISON TELLIER Espace Julien Marseille
      LA MAISON TELLIER. ATLAS Pierre Lemarchand « L'Art est le folklore d'un pays qui n'existe pas » Alexandre Vialatte Le septième album de la Maison Tellier, Atlas, s’ouvre à l’ombre d’une montagne. C’est son regard millénaire, posé sur le cours éphémère des destinées humaines, qu’on épouse. La guitare et la voix – le cœur battant de la Maison Tellier – iront seules quelques mesures puis conflueront dans leur sillage l’ample tonnerre des percussions, l’eau bondissante de la basse et les grands vents des cuivres. C’est un élan irrésistible qui porte alors les cinq musiciens de la chanson liminaire du disque, l’éponyme et monumentale « Atlas », jusqu’à son terme, l’épique et torrentueuse « Les douze travaux d’Helmut ». C’est au tour de l’homme de poser son regard sur la nature et sa grandeur blessée. Et c’est une autre ombre que l’on se surprend à voir planer alors : celle, courbée, d’un vieil indien, dansant une danse éternelle. C’est Neil Young qui, chamane, invoque le bois paisible et le métal en fusion de ses guitares. Car Atlas signe le grand retour de La Maison Tellier au folk rock de ses débuts. Les arpèges décidés qui ouvrent l’album le placent sur le terrain des guitares acoustiques et celles-ci serviront au groupe de boussole durant toute la traversée du disque, ne les perdant jamais de vue, même au plus fort des éclairs électriques ou des grands souffles tempétueux. Quinze ans ont passé, durant lesquels le groupe a, en artisan entêté, peaufiné son savoir-faire : c’est l’heure pour lui de signer un album magistral d’une musique enracinée en Amérique et chantée en langue française. « C’est le premier album que nous avions toujours rêvé de faire », s’avoueront ses musiciens, les chansons d’Atlas enfin assemblées, l’album achevé. La chambre C’est à l’été 2020 que l’écriture des chansons d’Atlas commence ; comme à chaque fois, elles naissent d’une conversation à distance entre Helmut (chant, guitare) et Raoul (guitares, banjo). Dans l’intimité d’une chambre, au cœur de la campagne normande, Helmut compose les squelettes guitare-voix de chansons que Raoul s’appliquera à mettre en chair ou s’empare des paysages sonores que ce dernier confectionne pour y poser son chant. La chambre ramène Helmut à l’enfance et des fragments de celle-ci s’invitent dans ses textes : les longs trajets estivaux, quand le monde se réduit à l’habitacle de l’automobile familiale, les jeux de cow-boy qui ancrent les premières amitiés et son atlas de la mythologie, qu’enfant, il contemplait des heures durant. La chambre est le lieu des livres et ceux-ci nourrissent, comme c’est toujours le cas dans son écriture depuis les débuts de La Maison Tellier, le terreau de l’imaginaire d’Helmut. Le philosophe Clément Rosset et sa pourfendaison des mensonges des hommes et des masques dont ils se couvrent, le romancier voyageur Sylvain Tesson et sa désolation face à l’échec de l’humanité à saluer à sa mesure la beauté insoutenable de la nature, le psychanalyste Carlos Tinoco et son exploration du mythe de la modernité désenchantée et de l’implacable course du temps s’invitent dans l’écriture d’Helmut. C’est une circulation tant géographique (Raoul vit dans le sud de la France) que télépathique qui pose les premières pierres d’une musique à la fois ample et intime. Souvent, les albums de La Maison Tellier s’élaborent au long cours, procèdent d’une inspiration en pointillés mais là, les chansons s’imposent vite, en un mouvement à la fois naturel et empressé. Peut-être est-ce l’écriture du spectacle « 1.8.8.1 », errance en duo, remontée dialoguée d’Helmut et Raoul aux sources de leur histoire et leurs influences, revisitation de leur répertoire en des versions nues, qui a plongé les deux musiciens dans une onde fraîche et propice ? Le bonheur de donner forme à une chanson, d’en sculpter les formes dans le corps plein du silence, les saisit alors, dans toute son irremplaçable beauté et c’est à la flamme des débuts, vivace et fragile, qu’ils travaillent tous deux. La Sirène La lumière de l’automne vient bientôt se poser sur le butin des deux hommes : une pleine réserve de chansons. Il est temps de les partager avec les trois autres musiciens : Léopold (cuivres), Alphonse (basse, contrebasse) et Alexandre, qui s’efface bientôt pour laisser la place à Jeff, venu le remplacer (batterie, percussions). A distance, car chacun occupe un point différent dans l’espace, le travail se poursuit : celui de la sélection des douze chansons du disque tout d’abord, puis celui de l’imagination des lignes et textures instrumentales et des arrangements ensuite. Tous se retrouveront pour l’enregistrement de l’album, prévu aux extrémités de l’automne et durant deux semaines, à La Rochelle, dans une des salles qu’ils préfèrent, la Sirène. Les cinq Tellier se sont fixés un objectif : saisir dans l’instant de l’enregistrement la spontanéité de chansons dont ils connaissent cependant les moindres rouages et, en un même temps, leur offrir la chaleur et la justesse d’un son patiemment élaboré en studio. Ainsi s’explique leur choix porté sur la Sirène. L’alchimiste qui les accompagne est Pascal Mondaz : réalisateur de leur précédent album, Primitifs modernes, ainsi que metteur en son de la tournée qui lui succéda, il connaît les Tellier sur les terrains du concert et du studio. A la diversité des compositions, de leurs tempos et de leurs humeurs, le groupe oppose l’homogénéité d’un son forgé dans l’énergie d’un groupe au travail, cherchant collectivement les directions à emprunter. C’est un son « au naturel » qui mise, plutôt que sur la technologie et les effets sonores, sur la liberté de chacun des musiciens de s’exprimer singulièrement. La section rythmique n’a jamais sonné ainsi, si précise et inventive à la fois, se jouant du temps, élastique, tandis que les arrangements de cuivre parient sur une simplicité fiévreuse et mélodique aux couleurs soul, s’engouffrant dans les courants chauds soufflés par les grands noms de Stax records jusqu’aux Black Pumas aujourd’hui. Les guitares offrent l’éclat de leur brillance naturelle, les rondeurs épanouies de leurs résonances électriques. La voix enfin, saisie pour chacune des chansons en une poignée de prises seulement, entre ferveur et retenue, s’offrant parfois le loisir d’un léger virage, s’avance, ambassadrice, au cœur du mix. Les grands espaces Elle dessine les contours de scènes qui s’impriment durablement sur la rétine. L’un des marqueurs du songwriting de La Maison Tellier est cette aptitude à faire surgir, en quelques couplets se coulant dans de mouvants paysages sonores, des tableaux saisissants, se déployant à l’instar de séquences de cinéma. Cette écriture cinématographique, serait-elle une autre manière d’approcher l’héritage américain ? Les enfants qui courent dans les étendues pentues et herbeuses, leurs pieds frappant la terre au son des toms, s’élevant tandis que s’élèvent et gonflent les cuivres (« Atlas ») ; la voiture qui avale des rubans de nuit comme les notes de banjo traversent, obstinées, les 4 minutes de « B.A.U. », que les échos de guitares électriques zèbrent comme autant de passages rémanents de phares ; la silhouette solitaire, cravate vague, marchant apaisée à l’ombre des grands saules, inspirant le grand air et se mouvant dans l’espace que les instruments, vibrants, créent tout autour d’eux (« Tout l’univers ») : nombreuses sont ces images qui, une fois le disque joué, continuent d’habiter nos lieux. Nombreux sont les mots qui s’opiniâtrent à souffler à nos oreilles, nombreux les flashes sonores qui persistent. Dans toute leur étrangeté, tous nous accompagnent bientôt, familiers. Atlas est un disque conçu en des temps incertains, né de repères qui s’estompent et d’un monde qui s’effondre. Mais son chemin est semé de petits cailloux, autant de rêves et de promesses, qui accrochent le pas des cinq marcheurs, les empêchent de dévisser et chuter dans les gouffres – jonchés d’utopies oubliées, d’amours mortes et de langages trahis, où règnent fausses idoles et vrais salauds. Ce bouquet de chansons élégantes et irrésolues, dans les parages de Jean-Louis Murat et sa contemplation songeuse des courbes naturelles des paysages alentour, célèbrent la beauté fragile du monde et ses refuges possibles. L’album palpite de l’engagement des cinq musiciens, de leurs conversations télépathiques comme de leurs échappées solitaires. Ils le parcourent en funambules, sur un fil de crête entre gravité et légèreté, ferveur et paix, replis intimes et regards panoramiques, énergie et aspiration à la lenteur, alternant mélodies emmenées et ballades crève-coeur à l’instar d’Adrianne Lenker et son groupe Big Thief. Les dernières notes de l’album évanouies, persistent cinq silhouettes serrées, étoiles fichées dans le drap du vaste monde, brillant de leur lumière incertaine. Elles viennent d’offrir leur meilleur : les douze chansons d’Atlas.
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