L’idée de baptiser le festival du nom d’un des morceaux les plus intemporels de la chanson française ne garantissait-il pas finalement une longue vie à cet évènement ?
Au moment de souffler vingt bougies, force est de constater que les rétroviseurs brillent des milliers d’échos qui ont agité les salles marseillaises, comme pour rendre hommage à ce mythe de la chanson française.
Affirmant son ambition de dialoguer avec tous les publics, le festival promet de multiplier à nouveau les formes, tissant une programmation riche dans les écrins musicaux iconiques de la ville que sont l’Espace Julien, le Merlan, le Dock des Suds, la Mesòn, Montévidéo et sera même accueilli au Théâtre des Salins de Martigues pour une performance psychédélique de FAIRE qui promet.
Nos rendez-vous professionnels et rencontres, permettront à tous ceux qui font la chanson en coulisses, de marquer un temps d’arrêt et de phosphorer.
Le « Parcours Chanson » proposera de nouveau de clore vos journées et d’entamer vos soirées aux contacts de lieux et concerts étonnants et intimistes, pour découvrir les valeurs montantes de la nouvelle scène chanson gratuitement.
En guise de célébration, des expositions photographiques égaieront les visiteurs de l’Alacazar, temple municipal de la culture populaire et hôte de 20 portraits géants d’artistes qui ont marqué le festival, mais aussi ceux de l’Espace Julien ou encore WAAW, dont les murs rendront hommage aux concerts emblématiques de ses 20 premières années.
Au-delà des quotas, des styles et des cases, force est de constater que les genres s’agrègent, pour mieux se réinventer sous le ciel de Marseille. La poésie par exemple, avec le foisonnant et passionnant projet Décibel de Fred Nevché, ou l’autotune sensible de Chaton ; la pop florissante et pleine des embruns de Pépite, des facéties de Maud Octallinn, des enluminures électroniques de Malik Djoudi, oniriques d’Octave Noire ou acoustiques de Clara Luciani ; la variété joue également les phœnix, à travers l’insolente maturité du « Kid » Eddy de Pretto, et la nouvelle égérie Juliette Armanet, devenue en quelques mois la nouvelle « Petite Amie » de tout l’Hexagone…
Même le rap se réinvente, ou plutôt se trolle lui-même, et trolle même peut-être toute la chanson française. Ce mouvement qui se refuse à en être un, sorte de néo-punk 3.0, qui avale les millions de vues et les milliers de spectateurs, sera bien présent à travers un plateau riche en troisième degré présidé par Vald et Lorenzo.
Que dire enfin de la recherche, du défrichage et de la quête des nouvelles formes francophones, lorsqu’ils sont élégamment incarnés par une maison de disques comme la Souterraine ? Ce véritable label de créativité sera un des fils bleus-blancs-rouges de cette édition, en tant que porte-voix des jeunes pousses de la chanson pop aux quatre coins du globe. Le festival s’associera en clôture à cette nouvelle incarnation du chanté français à travers une création rendant hommage à… Léo Ferré.
Quel point d’orgue plus symbolique pour clore ce festival que nous vous souhaitons plein de découvertes et de frissons ?
Quelle plus belle projection vers nos vingt prochaines années en commun autour du verbe et de ses mélodies ?
Et quelle plus élégante manière, que d’adresser un clin d’œil complice au grand Léo, pour lui montrer, que non, Avec le Temps nous n’oublions ni les voix, ni les passions.
Infos pratiques
Selon les concerts
Dès 18€
04 96 17 57 26