Témoignages d'apprentis pendant la crise sanitaire du Coronavirus

Leur contrat avait déjà démarré avant la crise. Entre confinement, école et télétravail, leur mission a pris un air bien singulier.

Les locaux de SCBS fermés pendant la crise du Covid suite aux mesures annoncées par le gouvernement.
Les locaux de SCBS fermés pendant la crise du Covid suite aux mesures annoncées par le gouvernement.

    Dans une seule chambre ou appartement, ils ont dû gérer trois vies : leur travail en entreprise, celui pour leur école de commerce et le quotidien. Contrairement aux stages de fin d’études, dont beaucoup ont été repoussés à une date ultérieure par les entreprises, les missions d’alternance (qui commencent souvent en septembre) étaient pourtant bien entamées lorsque le confinement est survenu. Peu de ruptures de contrat sont donc à déplorer, mais beaucoup de chômage partiel, pour ces salariés presque comme les autres.

    Multiples casquettes

    « Je travaille depuis chez moi deux jours par semaine, en chômage partiel donc, et devrai bientôt ajouter un troisième jour, en attendant de savoir quand nous retournerons sur le site », explique Aurélien Bernand, en dernière année à SCBS (South Champagne Business School), du groupe Y Schools, à Troyes, et en alternance chez Lisi Aerospace à Bar-sur-Aube.

    Comme si ce n’était pas suffisant, Aurélien a récemment pris en charge la présidence de l’association de son village, dans l’Aube. « Pour moi, s’occuper d’une association et choisir l’alternance ont une chose en commun, celle de vouloir donner beaucoup de sa personne pour avancer professionnellement et s’ouvrir le plus de portes possible », dit-il. Une motivation qui paye puisqu'Aurélien sera embauché après son cursus.

    En attente, comme tout le monde

    Sauf cas particuliers, peu de choses séparent les alternants des autres salariés dans une période de crise. Système misant sur le long terme, l’apprentissage permet d’être parfaitement intégré dans l'entreprise. Dans les bons comme les moins bons moments… « Comme les autres, j’ai vraiment hâte de repartir sur le terrain », avoue Paul Pétillon, en 4e année à l’Istec, à Paris et en alternance chez Saint-Gobain. Son travail, le négoce spécialisé en aménagement intérieur et en isolation, dépend de tout un écosystème : « Ce que nous pouvons faire en télétravail, nous le faisons. Mais le négoce est un métier de contact, auprès de nos clients, de nos partenaires… Tout le monde doit avoir rouvert pour que l’activité fonctionne. »

    Cette période de relative attente lui permet de revenir sur son parcours et sur ses choix. Celui de l’apprentissage a été clairement le bon : « Alterner entre théorie et pratique est le meilleur modèle pour apprendre. L’école nous permet d’aller plus loin que nos missions en entreprise, et l’entreprise de sortir du cadre scolaire pour nous frotter à la réalité », résume-t-il. Sans oublier l’avantage financier de ce système puisque, rappelons-le, un apprenti touche un salaire et, surtout, ne paye aucun frais de scolarité : un plus énorme pour intégrer une Business School dont les coûts avoisinent les 10 000 euros par an… « Il faut le dire à tous ceux qui ne le savent pas : quel que soit votre milieu social d’origine, vous pouvez faire une grande école de management ! », insiste Paul Pétillon.

    Le CV en sort lui-aussi gagnant, avec de longues expériences et des missions évolutives, très prisées des recruteurs. Pour Paul Pétillon, qui a démarré chez Saint-Gobain avec un premier contrat d’un an, puis un autre de deux ans, l’expérience sera à coup sûr un atout : « Trois ans dans une belle et grande entreprise, avec des responsabilités de plus en plus importantes, c’est un excellent atout sur le marché du travail ! »

    Nicolas Chalon

    « Les entreprises veulent des pros »

    Édouard Suchet Diplômé du PGE de l’ESC Clermont, ancien alternant chez Michelin

    Bien qu’aujourd’hui salarié de Cap Gemini, Édouard Suchet est, la majorité du temps, détaché dans une entreprise qu’il connaît bien, Michelin, où il a fait son apprentissage. « Pendant ma mission en alternance, je m’occupais de communication interne, ce qui,

    pour un groupe de plus de 100 000 salariés, est un réel enjeu stratégique et ressemble à de la communication externe », explique-t-il.

    En fin de contrat, il sait qu’il n’y a pas de poste prévu pour lui, mais veut montrer sa motivation : « Avant de partir, j’ai rassemblé toutes les idées que j’avais eues pour améliorer certains points et proposé mes recommandations pour le futur. Mon responsable y a été très sensible et nous avons réfléchi à une solution pour que je puisse les mettre en place. » Solution trouvée auprès d’une autre grande entreprise : Cap Gemini où il sera responsable de communication, en mission chez Michelin.

    « C’est l’alternance qui m’a permis de connaître en profondeur un métier, mais surtout une culture d’entreprise et des valeurs humaines que je ne soupçonnais pas dans un groupe aussi grand », reconnaît l’ancien apprenti. Il a aussi engrangé de l’expérience : « Les entreprises veulent des pros. »

    Ce qu’il a aussi réalisé, c’est l’importance des liens tissés par son école, l’ESC Clermont, auprès du tissu économique local. « Dans notre zone géographique, tout le monde connaît l’école. Dans les grandes entreprises auvergnates, les trois quarts des cadres dirigeants sont issus de l’ESC Clermont. C’est un immense signe de confiance », se réjouit Édouard Suchet.

    Tendances 2020

    Classement 2020 des Ecoles de Commerce de Grade Master : Notre classement annuel pour s'y retrouver.

    → Classements thématiques : Top 10 des écoles pour l'international, Top 10 Sigem/choix des prépas, Top 10 Puissance financière, Top 10 : relations entreprises.

    Humanités et techno : le défi des écoles de commerce

    Grandes écoles. Les associations sont devenues incontournables

    Ecoles de Commerce : l'actualité des campus avant la crise

    L'impact du Coronavirus

    Comment les business schools ont fait face à la crise

    Pédagogie. L'avènement des cours à distance - grand gagnant du confinement

    → Aides financières. Les grandes écoles et étudiants unis face à la crise

    Et la rentrée 2020, comment se fera-t-elle ?

    Comment les écoles pensent relancer les échanges internationaux

    Témoignages d'apprentis pendant la crise sanitaire du Coronavirus

    Le budget des étudiants à rude épreuve, comment payer son année ?

    Réussir à trouver un job malgré le choc économique du coronavirus

    En direct des campus

    Une génération Covid émerge-t-elle parmi les étudiants ? Témoignage de Valérie Claude-Gaudillat, directrice de l'innovation pédagogique à Audencia.

    Le jour d'après... comment surmonter une crise exceptionnelle ? Tribune de Bruno Neil - Directeur Général Excelia Group

    « Vivre l'EM Normandie Way of life c'est d'abord s'ouvrir au monde »

    Connaissez-vous le peer to peer learning ? Rencontre avec Isabelle Chevalier, directrice du département Talents et Carrières de Neoma Business School.

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EDC Paris Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Courbevoie
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully
    L'Ecole Européenne des Métiers de l'Internet
    Commerce / Gestion / Management
    Paris