Reconfinement. Universités fermées... sauf pour travaux pratiques et examens

Si l'enseignement en ligne est privilégié dans les facs, quelques exceptions à la règle existent. A Cergy-Pontoise, des étudiants confinés... sauf pour participer aux travaux pratiques et passer des examens.

Pontoise (Val-d’Oise), le 2 novembre 2020. Si le distanciel est la règle dans les universités, des exceptions existent pour les travaux pratiques et certains examens. LP/Alexandre Boucher
Pontoise (Val-d’Oise), le 2 novembre 2020. Si le distanciel est la règle dans les universités, des exceptions existent pour les travaux pratiques et certains examens. LP/Alexandre Boucher

    Par Alexandre Boucher et Julie Ménard

    Si l’enseignement en ligne est privilégié dans les facs, quelques exceptions à la règle existent. Ce qui arrange nombre d’étudiants de CY Cergy Paris Université, pour qui il est parfois très difficile de travailler à domicile.

    Des couloirs vides et silencieux, tout juste quelques personnels à l'entrée des bâtiments. Ce lundi matin, les différents sites de CY Cergy Paris Université sonnaient creux. Comme dans les autres facs et établissements d'enseignement supérieur de France, la règle est (re) devenue le distanciel, sur les plates-formes Zoom ou Teams.

    Des exceptions existent néanmoins pour les travaux pratiques ou des examens, dans des conditions sanitaires strictes. C'est le cas de ces étudiants en 1 re année de licence économie-gestion convoqués à 17 heures pour un examen de macroéconomie. « On a eu un examen de microéconomie en ligne la semaine dernière mais il y a eu des bugs, racontent Amine, Khadija, Hamza, Kenza et Yamina. On s'est tous connectés en même temps et une seule personne a accédé à la plate-forme. L'épreuve a été annulée du coup. »

    «En venant ici, au moins, on sait qu'on va travailler»

    « De toute façon, un examen en distanciel n'a pas la même valeur », estime ainsi Yamina, « soulagée » de retrouver les bancs de sa faculté. Dès 10 h 30, avec son groupe d'amis, elle avait effectué le déplacement sur le site de Saint-Martin. « On est venus en avance pour réviser, raconte Kenza, originaire d'Eaubonne. C'est plus dur chez nous. Nos petits frères et sœurs font du bruit. Ils ne sont pas forcément conscients qu'on est en examen. » « A la maison, on a trop de liberté, c'est pas assez cadré, déplore presque Khadija qui vient d'Argenteuil. On se laisse déconcentrer par les réseaux sociaux, une série sur Netflix… En venant ici, au moins, on sait qu'on va travailler. »

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    Une envie de se déplacer que partage également Kheira Zemri, une professeure de marketing venue sur site pour assurer des cours… en distanciel. « On ne travaille pas de la même manière en distanciel qu'en présentiel, estime cette directrice des études également chargée de mission en formation continue. Là par exemple, j'ai des copies à rendre mais je ne peux pas. A moins de faire 120 scans. Mais je n'ai pas le temps. »

    Et cette enseignante de citer ses élèves « en situation difficile ». « J'en ai plusieurs qui m'ont demandé s'ils pouvaient venir à la fac pour travailler, confie-t-elle. Ils n'ont pas de chambre, leurs parents sont aussi en télétravail et réquisitionnent le matériel informatique ou bien il y a des enfants chez eux. »

    Un présentiel à gérer

    C'est le cas de Maysan dont la mère garde des enfants à domicile. « Ça fait du bruit, ça me gêne pour travailler, explique cette habitante de Poissy (Yvelines) inscrite en 2e année de DUT Techniques de commercialisation. Et le wi-fi n'est pas stable. Ça m'arrangerait de venir directement à la fac les mercredis et jeudis qui sont mes grandes journées de cours. » Ezechiel, d'Argenteuil, est également concerné. « Mon frère et mes parents travaillent en distanciel, je n'ai pas d'intimité », raconte l'étudiant.

    Pour se rendre à la fac sans risquer d'enfreindre le confinement, ces élèves doivent donc obtenir une autorisation de leur professeur. « Ce n'est pas la place qui manque, toutes les places sont vides. Mais on doit gérer les présences et savoir qui est là, à quel moment et où. »

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    Comme l'explique le président de CY Cergy Paris Université, l'organisation pour ce deuxième confinement est plus complexe que pour le premier. « En mars on a tout fermé, tout le monde est resté chez soi, se souvient François Germinet. Cette fois, il n'y a pas de fermeture administrative. On doit prévoir une venue sur site très éparse. »

    «Début novembre est toujours un moment critique»

    Les examens étaient déjà prévus dans des conditions sanitaires strictes, l'accès à la bibliothèque universitaire sur rendez-vous et les travaux pratiques sont notamment planifiés dans les locaux de CY.

    « Début novembre est toujours un moment critique avec les partiels, les réorientations et les tutorats individuels, il y a un travail de proximité supplémentaire pour accompagner les étudiants dans leur fin de semestre, reprend François Germinet. On ne peut pas tout faire à distance, on a besoin d'un peu de lien physique. » C'est pourquoi la direction de l'orientation et de l'insertion professionnelle continue de recevoir les élèves sur rendez-vous.

    Dans les laboratoires, les chercheurs synchronisent leur agenda pour éviter les contacts superflus. Ils poursuivent cependant leur activité. Les colloques et séminaires, qui avaient repris en juin, sont quant à eux suspendus jusqu'à nouvel ordre.

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