Paris-Saclay : l'université classée 14e du classement de Shanghai, une première pour la France

La France perce pour la première fois la barre des 15 premières places de ce classement mondial des meilleures universités. Une référence ultra-prestigieuse malgré des critères discutables.

Paris-Saclay regroupe 48 000 étudiants et 9000 étudiants-chercheurs Alticlic/Université Paris-Sud
Paris-Saclay regroupe 48 000 étudiants et 9000 étudiants-chercheurs Alticlic/Université Paris-Sud

    Depuis la création de ce palmarès en 2003, jamais un établissement français n'avait franchi la barre du top 15. C'est désormais chose faite, l'université Paris-Saclay vient de décrocher la 14e place du classement 2020 de l'Academic Ranking of World Universities, plus connu sous le nom de Classement de Shanghai.

    Il s'agit d'un Graal pour ce complexe, monté en janvier dernier entre autres pour mieux figurer dans cette classification internationale ultra-prestigieuse mais aussi très décriée. En juillet, Paris-Saclay avait déjà été sacrée championne mondiale en mathématiques dans le classement thématique.

    Dévoilé samedi 15 août et disponible ici, ce classement honore au total 30 établissements français. Parmi lesquels cinq d'entre eux se situent dans le Top 100 : Paris-Saclay (14e), Université Paris Sciences et Lettres (36e), Sorbonne Université (39e), Université de Paris (65e) et Université Grenoble Alpes (99e). La France se classe par conséquent au troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

    La ministre fière de ses « nouveaux modèles d'universités »

    Hormis Sorbonne Université, ces écoles ont toutes un nouveau statut d'établissement expérimental. Ce que n'a pas manqué de souligner le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche au moment de commenter ce classement de Shanghai. « Ces nouveaux modèles d'universités font la preuve de leur pertinence et sont désormais reconnus à l'étranger, témoignant de la qualité de notre enseignement et de notre recherche au plan international », s'est félicitée samedi la ministre Frédérique Vidal dans un communiqué.

    Sur quoi reposent ces « nouveaux modèles »?

    Le ministère décrit un « décloisonnement » entre « universités, grandes écoles et organismes de recherche » permettant aux établissements « de déployer leur stratégie au sein d'une organisation dont ils ont choisi le modèle ». Paris-Saclay est l'exemple parfait. D'ici 2025, la fusion doit être totale entre la recherche francilienne (École normale supérieure, CentraleSupélec, AgroParisTech…) et les universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et d'Evry.

    Le classement de Shanghai reste décrié

    Ces restructurations pèsent indéniablement sur l'attractivité à l'international. Et notamment sur le positionnement dans le classement de Shanghai, dont le podium reste détenu par le trio Harvard-Stanford-Cambridge. Les critères y sont essentiellement quantitatifs, ce que regrette une partie du monde scientifique. Ainsi, plus la structure est pléthorique, plus on maximise les chances de bien figurer. On recense le nombre de Nobel et médailles Fields parmi les étudiants diplômés et professeurs, le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline, ou encore le nombre de publications dans les revues Science et Nature.

    À l'inverse, ne sont pas évaluées ici les qualités pédagogiques d'un établissement ni même les chances de ses étudiants de trouver un travail après avoir été diplômés. Par ailleurs, les sciences dures y sont fortement valorisées, au grand dam des centres spécialisés dans les sciences humaines.

    En 2018, un enseignant-chercheur de l'ENS Paris-Saclay redoutait déjà que cette quête des meilleurs « rankings » internationaux ne se fasse au détriment du niveau général d'enseignement. « Le risque est que Paris-Saclay ne soit grande que par le nombre, mais pas par l'esprit université. Nous craignons que pour se hisser au niveau des classements mondiaux, les cycles de licence et d'IUT ne soient mis de côté. »

    La réaction des étudiants :

    Paris-Saclay : « Bientôt, ce sera l'une des dix meilleures écoles du monde »

    L’université Paris-Saclay en chiffres

    L’Université Paris-Saclay, créée au 1er janvier 2020, c’est :

    - 48 000 étudiants

    - 9 000 chercheurs et enseignants-chercheurs

    - 14 campus répartis dans 4 départements d’Ile-de-France (Essonne, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Yvelines)

    - Près de 300 laboratoires de recherche, dont 9 laboratoires de mathématiques, associés à des organismes de recherche nationaux.

    Par C.Si

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