Masters. Multipliez les compétences : hybridez-vous !

Le mélange des genres est à l’honneur. Principe de ces programmes: croiser les compétences et les enseignements pour former des professionnels qui connaissent tout de leur sujet.

Masters. Multipliez les compétences : hybridez-vous !

    Qu’on les appelle transversaux, multicompétences ou encore hybrides, les cursus mêlant deux voire trois disciplines se multiplient. Manageur/ingénieur, ingénieur/designeur, Droit/Architecture…

    Les conjugaisons, souvent assez logiques, sont devenues légion au niveau master. Car c’est après avoir suivi quelques années d’un programme que les étudiants sont tentés de « colorer » leur parcours pendant un an ou deux, pour rendre leur profil plus complet aux yeux des recruteurs. Parmi les plus connus, on peut noter les doubles diplômes de l’Essec BS avec Centrale-Supélec, ceux d’ESCP Europe avec l’ENSAE (École nationale de la statistique et de l’administration économique) ou encore l’IFM (Institut français de la mode).

    Artem (alliance de ICN Business School, Mines de Nancy et de l’école nationale supérieure d’Art et de design de Nancy) doit son existence même à cette idée de croisement, « née il y a vingt ans et inspirée par le directeur des Mines de Nancy de l’époque », rappelle Bart Lamiroy, responsable du comité pédagogique d’Artem. Cette idée, c’est que la formation d’ingénieurs pourrait profiter à la business school comme à l’école d’art et que leurs étudiants eux-mêmes auraient bien des choses à s’apporter…

    Sortir de sa zone de confort

    Depuis 2012, Artem incarne physiquement l’hybridation, puisque les trois écoles sont réunies sur un seul et même campus. Et les projets croisés sont permanents. « Nous avons pris un parti fort, celui de rendre le croisement obligatoire. Chaque étudiant de nos écoles devra se confronter aux autres, les comprendre, sortir de sa zone de confort et, bien sûr, apporter sa touche », souligne Bart Lamiroy. Une approche qui commence dès le début des différents cursus, avec un projet commun à plancher la première semaine. Par la suite, bien des occasions amèneront ces étudiants à travailler ensemble, que ce soit en cours, sur des hackathons, dans des microentreprises ou associations.

    L’hybridation des étudiants est une chose, mais quid de celle des professeurs ? « Tout aussi importante », admet Bart Lamiroy, pour qui le rassemblement sous un même campus a bien aidé à opérer ce rapprochement. « Des professeurs qui discutent ensemble, ce sont beaucoup de nouvelles idées qui émergent », se réjouit-il.

    Les entreprises disent « oui »

    La mode de l’hybridation des formations répond d’abord (et surtout) à une demande des entreprises, conscientes qu’un manageur, par exemple, qui maîtrise les contraintes techniques de son domaine sera mieux à même de prendre des décisions.

    « Les recruteurs valorisent beaucoup ces profils hybrides », observe Tarek Abid, directeur académique du master spécialisé (MS) Marketing, communication et ingénierie des produits agroalimentaires, un programme conjoint entre l’école de management EM Normandie et UniLaSalle, pôle d’enseignement dédié à l’agriculture et l’agroalimentaire. « Ces deux milieux, le marketing et l’agroalimentaire, sont traditionnellement très séparés l’un de l’autre, parlent des langues différentes. Chacun a sa façon de penser », explique Tarek Abid.

    Le premier défi du MS est donc de faire travailler ensemble marketeurs et ingénieurs agroalimentaires, à travers des méthodes actives (projets en groupe) et en les fédérant autour de plusieurs thèmes : innovation, digital et international. « 100 % de nos cours sont dispensés en anglais et notre approche intéresse les étudiants de différentes régions du monde. » Les entreprises aussi y voient leur intérêt. Les participants n’ont aucun mal à trouver des stages, lesquels se transforment, « dans l’immense majorité des cas », en embauche, avant même la fin de leur cursus hybride.

    Le chiffre

    29,4 % des diplômés sont embauchés à l’issue de leur dernier stage.

    (Source : CGE, 2019)

    « La polyvalence est un réel atout »

    Parcours. Yann Najafi en double-diplôme Digital marketing et Data Analytics (DMDA), à l’IIM (institut de l’internet et du multimédia) et EMLV, écoles du Pôle Léonard de Vinci, à Paris-La-Défense

    Pourquoi avoir choisi un cursus à double compétence ?

    Durant mes trois années à l’IIM, et notamment lors de mes stages, j’ai ressenti l’impact de la transformation digitale sur les entreprises. Ce qui m’a principalement plu avec ce master, c’est de pouvoir sortir au bout de cinq ans d’études avec deux diplômes. Ma formation à l’IIM étant orientée vers le développement web, l’idée était d’avoir, en plus du bagage technique, une connaissance théorique sur les stratégies de marketing et surtout dans l’analyse et le traitement de données. La data est aujourd’hui un trésor pour les entreprises !

    Mélanger les pédagogies de deux écoles, est-ce un vrai plus ?

    Je pense qu’aujourd’hui, savoir faire preuve de polyvalence est un atout qui permet de se démarquer des autres candidats. Le master DMDA y répond bien et cela se remarque dans notre classe, où nous côtoyons des étudiants qui ont connu différents parcours : événementiel, développement web, communication, économie, management… C’est un réel atout de réunir tous ces profils, car chaque étudiant a une perception et une valise de compétences différentes des autres.

    La suite pour vous, c’est quoi ?

    J’effectue actuellement mon master en alternance chez Saint-Gobain, en tant que EHS (Environnement, santé et sécurité) Communication manager. J’aimerais beaucoup continuer dans cette voie chez Saint-Gobain, ou alors postuler en tant que chef de projet digital dans une autre grande entreprise, grâce à mes compétences technique et marketing acquises au cours de ces années au sein du Pôle Léonard de Vinci.

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