Le Parisien Etudiant rencontre les décideurs de l'enseignement supérieur

Une trentaine de décideurs de l’enseignement supérieur ont été conviés à l’Assemblé Nationale à l'initiative du Parisien Etudiant, pour un débat sur les grands enjeux de l’éducation. En voici un résumé des échanges.

Roger Serre, Président de l’IGS
Roger Serre, Président de l’IGS

    Ce mercredi 15 octobre une trentaine de décideurs de l’enseignement supérieur ont été conviés à l’Assemblé Nationale à l'initiative du Parisien Etudiant, pour un débat sur les grands enjeux de l’éducation. Une occasion de rappeler l’importance d’investir encore plus dans l’éducation… surtout en période de crise. Un moment d’autant plus important que la loi finance est en cours de discussion. Rappel des faits.

    Le financement de l’éducation

    « Nous sommes au bord du précipice ! On est en train d'abîmer notre enseignement supérieur. » C'est en des termes très virulents que Bernard Ramanstoa, directeur général de HEC, a lancé les débats pour répondre à la question sur le financement de l'éducation. « Il faut se poser la vraie question : voulons nous être des reproducteurs de savoir ou de véritables producteurs ? ».

    Un point de vue largement partagé par les directeurs et représentants des établissements qui s'inquiètent de voir que les arbitrages budgétaires conduisent à délaisser les grandes écoles comme les universités face à une concurrence désormais mondiale. Il semble donc fondamental d'allouer de nouvelles ressources publiques, y compris dans une période de disette que nous connaissons. Dans le cas contraire, le risque de décrochage de notre pays est fort, faute d'innovations et de création de connaissances, déclarent d'une seule voie les responsables présents.

    Concernant l'aide publique, il faudrait aussi parler désormais d'investissements et pas exclusivement de dépenses. « Je rappelle tout de même qu'un euro investit dans notre école rapporte 6 euros au territoire », commente Isabelle Barth, directrice générale de l'EM Strasbourg. Jean Charroin d'Audencia rappelle lui le rôle des écoles à l'international "nos écoles sont des acteurs de la francophonie, le français est la première langue étrangère que nous enseignons" - Aussi il ajoute qu'il ne faut pas attendre tout du gouvernement, en rappelant que par exemple la silicon valley s'est fait par le bas, par le regroupement d'acteurs et non par une volonté du gouvernement, qu'il est possible de faire plus de chose ensemble à des niveaux local.

    Geneviève	POULINGUE
    Geneviève POULINGUE

    Geneviève POULINGUE - SKEMA

    La question de l’augmentation des frais de scolarité a également été posée

    . Si à l’université les marges sont grandes, la situation est inverse dans les grandes écoles de commerce qui sont au maximum en matière de prix. « En cas de hausse supplémentaire, c’est la politique sociale et la diversité qui sont mises en mal », a commenté un directeur.

    Le rôle des entreprises

    L’absence d’une tradition forte de financement par les entreprises en France ne permet pas par ailleurs de trouver des relais complémentaires. « Il faut que les entreprises prennent l’habitude de soutenir l’éducation sans forcément attendre une retour immédiat », a souligné le patron d’une école de commerce.

    Les limitations sur la collecte de la taxe d’apprentissage et sur le nombre d’apprentis dans le supérieur sont autant de coups de canifs dénoncés par l’assistance. « L’apprentissage garantit un emploi et c’est pour cette raison que nous accueillons des jeunes dans nos établissements. Revenir sur cet état de fait en rabotant des aides est absurde », a souligné Roger Serre, Président de l’IGS.

    Bernard Ramanantsoa
    Bernard Ramanantsoa

    Si la France peut encore compter sur des établissements forts et réputés si l’on se réfère par exemple aux classements des meilleurs MBA mondiaux, « il serait temps de les soutenir et de comprendre qu’ils constituent la brique indispensable à la croissance et la reprise économique », a conclu Bernard Ramanantsoa.

    Ils ont également dit…

    Frais de scolarité

     Isabelle Barth, EM Strasbourg
    Isabelle Barth, EM Strasbourg

    « Nous sommes au maximum des frais de scolarité et nous ne pouvons pas aller au-delà. Les familles se demanderont naturellement quelle la value for money », Isabelle Barth, EM Strasbourg.

    Apprentissage

    « Pourquoi l’apprentissage serait conçue exclusivement sur une base de totale de gratuité de la scolarité ? On pourrait aisément imaginer que les étudiants, sous conditions de ressources, financent eux-mêmes leur année », Anne Zuccarelli, EDHEC

    Stéphane Boiteux, Idrac
    Stéphane Boiteux, Idrac

    « On en demande sans doute trop à l’apprentissage et notamment les entreprises. De plus en plus, elles se placent dans une logique d’embauche et moins de formation, en mettant en œuvre tous les processus RH pour un recrutement classique », Stéphane Boîteux, Idrac

    International

    « Il est tout de même étonnant que nous ne fassions payer aucun étudiant étranger qui intègrent l’université française. Ils profitent de notre excellence et c’est tant mieux. Mais qu’est ce qui nous empêche de faire payer une partie de la scolarité. De nombreux pays exigent une contribution des étudiants étrangers », Guillaume Bigot, IPAG

    « Nos étudiants passent une partie de leurs études à l’étranger. Ils sont également nombreux à débuter leur parcours professionnel hors de France. C’est une très bonne chose… ils reviendront chez nous un jour et nous apporteront leur expérience », Jean Charroin, Audencia

    Merci à tous pour la qualité des échanges... et rendez-vous lundi 20 octobre pour le prochain Parisien Etudiant en kiosque !

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