Inégalités face aux études à l'étranger : 2 étudiants sur 3 ne bénéficient d'aucune expérience hors de France

Si le nombre d’étudiants bénéficiant d’un séjour à l’étranger est en progression, de fortes disparités apparaissent d’après les enquêtes. En cause : le milieu social et les cursus choisis.

Photo : cérémonie de remises de diplôme "graduation" à l'Université College de Dublin (crédit photo : instagram @universitycollegedublin)
Photo : cérémonie de remises de diplôme "graduation" à l'Université College de Dublin (crédit photo : instagram @universitycollegedublin)

    La France reçoit quatre fois plus d’étudiants internationaux qu’elle n’en envoie étudier à l’étranger

    . Ces chiffres, fournis par le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche indiquent qu’en France, entre 2014 et 2015, 298 902 étudiants étrangers étaient accueillis dont 218 443 (73,1%) étaient inscrits à l’université.

    Côté français, près de 60 000 étudiants étaient inscrits à l'étranger donc 26 740 en Erasmus et 47 917 en tant qu'étudiants des Grandes Ecoles.

    Deux tiers des étudiants terminent sans expérience à l’international.

    Les chiffres sont timides pour Campus France, l’agence qui se charge de la promotion de l’enseignement supérieur, l’accueil et la mobilité internationale en France. Les dernières données montrent une progression plus timide, qui ralentit sur ces dernières années.

    85% des 26 000 étudiants interrogés par l’agence se déclarent intéressés par un séjour à l’étranger.

    Finalement, ce sont deux tiers des étudiants qui terminent sans expérience à l’international.

    Point creux de l'étude, les séjours linguistiques, qui concernent chaque année des centaines de milliers d'étudiants qui partent renforcer leur maîtrise d'une langue au cours de leurs études ou pendant leurs vacances scolaires. De nombreuses destinations sont abordables pour ces formations (Angleterre, Irlande, Malte…). Il est également possible de s'autofinancer sur place, grâce à des programmes spécialisés (anglais+job). De quoi nuancer avec les formations en université, souvent plus onéreuses.

    Egalement très méconnues, certaines formations diplômantes sont accessibles post-bac et post-bac+2 comme les programmes top-up qui permettent une intégration directement en troisième année de Bachelor.

    Découvrir de nouvelles cultures, se forger une maturité, faire face à l'imprévu... les avantages d'une expérience à l'étranger sont multiples - crédit photo : Instagram Hong kong University @hkuniversity

    Les jeunes qui font des études supérieures sont plus encouragés à partir selon le milieu social dont ils proviennent. En particulier si leurs parents ont eux-mêmes menés des études supérieures et ne connaissent pas de difficultés financières. A ne pas oublier : certains établissements offrent des bourses, en France comme à l'étranger dans les universités d'accueil !

    Enfin, les établissements tiennent aussi un rôle prépondérant dans la part des étudiants bénéficiant d'une mobilité internationale. Les Grandes Ecoles et les Ecoles d'Ingénieur abordent le sujet dès la première année, souligne Campus France, ce qui constitue un avantage supplémentaire. Les Ecoles de Commerce, comme d'ingénieur, où les foyers à hauts revenus sont grandement représentés, ont tendance à encourager leurs étudiants à partir étudier à l'international (71%) où l'effort est moindre dans les universités (seulement 47%).

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