Fraternités étudiantes, le phénomène américain entre solidarité et débauche

Grimées par Hollywood ou les séries télé, les fraternités étudiantes dans les universités américaines sont encore assez mal connues en France.

Photo provenant du compte facebook de la fraternité Phi Sigma Kappa, USA
Photo provenant du compte facebook de la fraternité Phi Sigma Kappa, USA

    Organisations aux noms grecs (Alpha, Omega...), les fraternités de garçons et sororités de filles permettent aux jeunes étudiants de première année d'intégrer un réseau de connaissance étendu. Engagement, solidarité, entraide ; les fraternités veulent regrouper des étudiants partageant les mêmes valeurs et leur faire profiter d'avantages exclusifs. Mais ces communautés étudiantes font aussi de plus en plus souvent polémique.

    Scandales autours de financements douteux, bizutages qui tournent au drame, beuveries… ces organisations traditionnelles sont aussi décriées pour leur débauche.

    Un réseau pour l’avenir professionnel

    Passé le faste de la rush week, semaine de recrutement pendant laquelle s’enchaînent les fêtes et les rites d’initiation, les fraternités organisent aussi de nombreux événements caritatifs tout au long de l’année et lèvent des fonds pour diverses causes. Avec leur propre réseau social, les membres d’une confrérie restent connectés et sont avertis de tout événement sur leur campus. L’association étudiante régit, entre codes et traditions, toute la vie sociale de ses membres. Ils ne se mélangent que très peu avec les membres d’une autre fraternité.

    Les fraternités permettent de travailler en groupe avec des personnes issues de cultures différentes partageant le même but : réussir.

    La réussite académique puis professionnelle, l’apprentissage des langues étrangères, l’entraide et la fraternité sont les principales valeurs de ces communautés. Grâce à l’expérience d’un grand frère, étudiant plus âgé, le jeune étudiant a tous les atouts pour réussir sa scolarité. Selon le magasine USA Today, le taux de réussite des étudiants membres d’une fraternité ou sororité est 20% plus élevé que pour les autres étudiants. Son réseau sert à la fois à l’étudiant pendant ses études mais aussi généralement pendant de nombreuses années après l’obtention de son diplôme.

    Les anciens «frat brothers» deviennent un important réseau professionnel.

    Exemple de fraternité aux US : une deuxième famille très solidaire

    Des bizutages qui tournent au drame

    Bien que souvent exagérée, l’image des beuveries et des bizutages déjantés véhiculée par le cinéma n’est pas un mythe.

    Si l’alcool est interdit aux moins de 21 ans aux Etats-Unis, il coule souvent à flot dans les soirées des confréries. L'an dernier, l'université de Morgantown a demandé la fermeture de la fraternité Phi Kappa Psi. Plusieurs bizutages organisés par la fraternité sont en cause. Un étudiant, souffrant de commotion cérébrale a porté plainte contre ses "fraternity brothers" qui l'avaient bizuté.

    Photo issu du film American Pie : campus en folie

    En France, les associations étudiantes ne sont pas non plus à l’abri des dérapages.

    En 2011, l’université Paris Dauphine a été notamment le théâtre d’une affaire qui a pris une tournure dramatique. Un étudiant de 18 ans avait été contraint de boire de l’alcool et de se déshabiller pour intégrer la plus importante association étudiante de l’université. Il avait alors reçu de nombreux coups de poings pour chacune de ses mauvaises réponses. Les quatre étudiants impliqués ont été condamnés cette année à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. Ils ont également dû verser 8 000 euros de dommages et intérêts à leur victime. L’un d’eux a été déclaré coupable de violences aggravées pour avoir gravé avec une capsule de bière dans le dos du jeune bizuté l’acronyme de l’association JAPAD (Jeune association pour la promotion des activités à Dauphine). La peine prononcée est plus sévère que celle requise par le procureur. Si ces affaires restent aujourd’hui très rares, le tribunal a voulu en faire un exemple.

    En France, de plus en plus d’associations étudiantes se développent, mais le phénomène reste cependant encore loin de ce qui existe outre atlantique.

    Leur nombre est sûrement réduit par le manque de campus, regroupant à la fois la vie studieuse et festive des étudiants sur un même site.

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