Etudiants en alternance, ils gagnent déjà 120 % du smic

« Quand on annonce la couleur, les gens pensent à Obélix avec son marteau… Ce n’est pas du tout ça ! », lancent-ils d’emblée dans leur salle de classe du lycée Marie-Curie.

« C’est un technicien supérieur qui réalise des pièces pour l’industrie automobile, aéronautique, nucléaire ou mécanique. »

L’un d’eux s’est découvert cette passion lors d’un festival médiéval

. « Je suis tombé dans la marmite », rigole-t-il.

Un autre est entré un jour par hasard dans une forge. « Et j'ai vu la lumière, le feu, se rappelle-t-il. Immédiatement, j'ai été fasciné. J'avais quitté l'école depuis deux ans et je ne trouvais pas de travail. Aujourd'hui, ce sont les entreprises qui viennent vers nous. »

Un troisième renchérit : « je gagne 120 % du smic. Habituellement, en apprentissage, c’est maximum 70 % du salaire minium. » Dans l’atelier, les offres d’emploi affichées sur les murs sont plus nombreuses que les étudiants.

Tous les trois sont en BTS Forge au sein du lycée Marie-Curie et viennent de toute la France pour apprendre ce métier peu commun. Une fois le diplôme en poche, ils pourront poursuivre des études en licence professionnelle, à l'école supérieure de Fonderie et de Forge ou encore intégrer une classe préparatoire aux études d'ingénieur. Et ceux qui souhaitent en rester là, n'auront donc aucun souci à entrer sur le marché de l'emploi.

« A la fin de mes études, j'ai reçu des réponses positives à tous les CV envoyés, souligne un ancien de la section, désormais installé dans le sud de la France. Par contre, il faut être mobile. Il y a une centaine d'entreprises dans notre secteur en France, seulement quelques-unes en Picardie. Nous sommes même amenés à travailler à l'étranger. »

Travailler à l'usine ce n'est pas dans l'air du temps. Trop d'étiquettes collent à la peau de l'industrie : les semaines en 3/8, un métier dur et salissant, le bruit des machines jusqu'aux fermetures douloureuses d'entreprises... lire la suite

Floriane Louison