Brevet 2018 : le corrigé de l'épreuve de français (1ère et 2ème partie)

Première épreuve et premier corrigé du Brevet 2018 : l'épreuve de français en deux parties (pause de 15 minutes entre les 2 parties). Voici le corrigé pour la série générale.

Brevet 2018 : le corrigé de l'épreuve de français (1ère et 2ème partie)

    Les corrigés du français sont en ligne pour cette première épreuve du brevet 2018 en série générale

    Rappel : l’épreuve de Français du brevet des collèges se découpe en deux temps depuis 2017.

    Un sujet qui correspond bien à la réforme du brevet. En effet, l’épreuve totale est sur 100 points. Un sujet difficile pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le texte est long (plus de 45 lignes). Ensuite, le sujet abordé peut paraître compliqué puisque toutes les citations font référence à la pièce de théâtre tragique Andromaque de Racine, une oeuvre que les élèves ne connaissent pas forcément. Bien entendu, les deux notes devaient les aider à comprendre le texte en italiques mais il n’en reste pas moins que toutes ces citations pouvaient désarçonner les candidats. De plus, la question 5 portait sur le comique, un registre que les élèves ont souvent du mal à cerner quand il s’agit d’oeuvres littéraires. Enfin, comme attendu par la réforme du brevet annoncée en novembre 2017, toute une partie de l’épreuve soit 18 points concernait les compétences linguistiques. Ces questions de grammaire et de réécriture n’étaient pas aussi faciles que celles auxquelles on aurait pu s’attendre au vu des sujets déjà tombés à Pondichéry et au Liban. Néanmoins, pour tout élève bien préparé à l’épreuve, ces questions étaient tout à fait réalisables par des élèves de 3ème.

    1ère partie - Travail sur le texte littéraire et l’image

    Toutes les réponses doivent être rédigées et justifiées à l’aide de citations du texte.

    1] Compréhension et compétences d’interprétation

    1. La scène se déroule dans un bar comme l’indiquent de nombreux termes : « comptoir » (l.2), « zinc » (l. 4)... Léopold est le patron du bar ainsi que le précise la ligne 38 et plus particulièrement le terme « cafetier ». La situation présentée peut surprendre puisque Léopold reçoit dans son café une classe « de troisième » (l.1) et leur professeur. Plusieurs expressions appartenant au champ lexical de l’école signalent qu’on assiste à une scène de cours : « élèves » (l. 1), « professeur » (l.2), « récitez » (l. 8), « il notait » (l.14), « la récitation des écoliers » (l. 17)...

    2. L’intérêt de Léopold se note tout d’abord à la position qu’il choisit : ainsi se place-t-il de telle façon qu’il lui soit possible de bien « voir » les élèves puisqu’il [se penche] « sur son siège » (l. 9). De plus, le cafetier semble accompagner les élèves, les soutenir dans leur récitation « en remuant les lèvres et [en avalant] sa salive ». Léopold cesse donc toute activité pour [suivre] « la récitation des écoliers » (l. 17).

    3. Léopold se met à la place d’Andromaque, il a l’impression qu’il pourrait incarner le personnage tragique et parvenir à convaincre Pyrrhus de renoncer à l’amour qu’il porte à l’héroïne. De la sorte, le cafetier [se plaît] « à imaginer sa voix » (l. 24), pense qu’il aurait « trouvé les accents propres à émouvoir le jeune guerrier » (l. 23-24). Léopold paraît donc être en osmose avec le personnage, il vit la scène comme si elle existait réellement, il donne corps et vie aux personnages de la pièce de théâtre de Racine.

    4. Léopold est ému quand Odette lit l’extrait d’Andromaque. En effet, sa femme «[voit] les larmes ruisseler sur ses joues cramoisies » (l. 38-39). Ce sentiment naît de l’innocence avec laquelle Odette déclame les paroles d’Andromaque. Le champ lexical de l’innocence apparaît à travers les adjectifs qualificatifs « claire » et « enfantine » (l. 32) qui précise la voix et à travers la métaphore « où tremblaient des perles d’eau fraîche » qui associe les inflexions de la voix d’Odette à des gouttes d’eau rafraîchissantes.

    5. a. Dans ce photogramme tiré d’ « Uranus », le comique naît des oppositions. En effet, Gérard Depardieu, à droite, a le visage levé, les bras ouverts, il paraît absorbé par les paroles qu’il est en train de prononcer et donne l’impression d’être un acteur déclamant son texte. La femme à sa gauche, sans doute son épouse, semble tout à fait hermétique à ce qui se passe derrière elle. Elle ne se retourne pas, ne regarde pas son mari et continue à éplucher des légumes. L’expression de son visage s’oppose aussi à celle de Léopold puisqu’elle a une moue dubitative (bouche tombante, sourcils relevés), qui souligne son incompréhension. Enfin, le lieu lui-même paraît en contradiction avec l’attitude de Léopold : il récite un texte théâtral avec pour décor un comptoir, des verres et des bouteilles, autant d’éléments qui s’accordent mal avec le sujet antique de la pièce de Racine. Le décalage suscite donc le rire.

    6. b. La fin du texte peut également paraître comique puisqu’elle montre un Léopold ému aux larmes à l’écoute de la lecture d’Odette alors même que jamais sa femme ne l’a vu pleurer : « en trente ans de vie commune » (l. 46), il n’a jamais versé « seulement une larme » (l. 46). Aussi, la réaction de la femme de Léopold peut sembler comique : le texte insiste sur « la stupéfaction » (l. 38), « l’étonnement » (l. 47) qu’elle éprouve à voir son mari réagir de la sorte. De plus, l’emploi du langage familier (« Qu’est-ce que t’as? », l. 40: élision de « tu ») semble être en décalage avec l’émotion éprouvée par le cafetier.

    2] Grammaire et compétences linguistiques

    6. a. La proposition subordonnée relative est : « que lui dissimulait la poutre étayant le plafond. »

    b. La proposition subordonnée complétive est : « que la troisième était au complet . »

    c. On reconnaît la proposition subordonnée relative au fait qu’elle complète un nom, ici « l’élève Hautemain » et qu’elle est introduite par le pronom relatif « que ». On reconnaît la proposition subordonnée complétive au fait qu’elle complète le verbe « s’assura » puisqu’elle est COD de ce verbe et qu’elle est introduite par la conjonction de subordination « que ».

    7. Andromaque demanda à Pyrrhus ce qu’il faisait et ce que dirait la Grèce.

    Andromaque déclara à Hermione qu’elle avait vu percer le seul où ses regards avaient prétendu s’adresser.

    8. a. Un synonyme de « étrange » pourrait être « bizarre » ou « fantasque » ou encore « étonnant ».

    b. L’étymologie de « étrange » enrichit le sens de l’adjectif puisque la femme de Léopold ne comprend pas la réaction de son mari, ce dernier lui paraît différent de ce qu’elle est, presque étranger à elle. Mais on peut aussi y comprendre que Léopold se comporte comme un étranger puisqu’il ne pleure pas quand sa femme lui fait des « reproches » (l. 45) mais est ému aux larmes quand il entend les paroles d’Andromaque, un

    personnage fictif, qui ne lui est rien.

    2ème partie - Dictée

    Le collège de Blémont étant détruit, la municipalité avait réquisitionné certains cafés pour les mettre à la disposition des élèves, le matin de huit à onze heures et l’après-midi de deux à quatre. Pour les cafetiers, ce n’étaient que des heures creuses et leurs affaires n’en souffraient pas. Néanmoins, Léopold avait vu d’un très mauvais oeil qu’on disposât ainsi de son établissement et la place Saint-Euloge avait alors retenti du tonnerre de ses imprécations. Le jour où pour la première fois les élèves étaient venus s’asseoir au café du Progrès, il n’avait pas bougé de son zinc, le regard soupçonneux, et affectant de croire qu’on en voulait à ses bouteilles. Mais sa curiosité, trompant sa rancune, s’était rapidement éveillée et Léopold était devenu le plus attentif des élèves.

    D’après Marcel Aymé, Uranus, 1948.

    3ème partie - Corrigé de la rédaction

    Sujet A

    Un sujet narratif traditionnel puisque c’est à une suite de texte que les candidats devaient s’atteler. En revanche, il pouvait être difficile pour les candidats de réussir à se mettre à la place de Léopold et de développer les émotions qu’il éprouvait.

    On attendait donc une narration à la 3ème personne, puisque l’extrait proposé présentait un narrateur extérieur. De la même façon, il semblait logique de conserver le système temporel du texte de départ, à savoir les temps du passé (narration à l’imparfait et au passé simple). Bien entendu, les meilleurs devoirs seront ceux dans lesquels une attention particulière aura été portée à la correction de la langue : conjugaison, syntaxe, ponctuation, orthographe, richesse du vocabulaire.

    Organisation du devoir (plan possible)

    1) une courte phase d’introduction. Avant de commencer le dialogue entre les deux personnages, il était

    judicieux de situer la scène, d’expliquer l’attitude de Léopold (timidité par exemple) lors de sa

    confidence à M. Didier.

    2) la conversation proprement dite. Elle pouvait être au discours direct, indirect ou indirect libre, elle

    pouvait aussi mêler les trois formes de paroles rapportées, ce qui rendait alors le récit plus riche. On valorisera les copies qui auront présenté le dialogue de la façon suivante : retour à la ligne, alinéa et tiret pour chaque prise de parole, verbes introducteurs de parole variés (Ex : insister, rouspéter, s’exclamer...). On attend aussi des élèves qu’ils argumentent. En effet, le sujet précisait bien qu’il fallait que Léopold donne au professeur de français des raisons concernant ses regrets de n’avoir pas pu poursuivre ses études ou découvrir des oeuvres littéraires. Exemples d’arguments possibles : les études permettent d’acquérir une meilleure culture générale, d’exercer des métiers plus spécialisés que celui de cafetier... La découverte des oeuvres littéraires permet d’enrichir l’imaginaire, de découvrir d’autres cultures, de vivre d’autres vies à travers les personnages, de s’identifier, de s’émouvoir de la destinée d’un personnage... Le candidat était enfin invité à développer les émotions éprouvées par Léopold. Pour cela, il pouvait prendre appui sur les informations données par le texte : attendrissement, émotion qui entraînait les larmes, fascination... On valorisera les productions qui auront insisté sur cet aspect du sujet et qui auront employé le champ lexical des émotions à travers toutes les répliques de Léopold. Pour finir, dans le discours direct, la phrase exclamative devait souligner les sentiments ressentis par le cafetier.

    Sujet B

    Ce sujet était plutôt cohérent avec le texte support à savoir l’importance de la lecture. De plus, le plan était donné dans la consigne elle-même. On attendait donc un développement organisé en parties clairement distinctes et comprenant :

    -une introduction. Elle annonce le thème de la rédaction, ici la lecture et ses apports. L’introduction met ensuite en place la problématique le plus souvent sous forme de question (Ex : Qu’apporte la lecture des oeuvres littéraires ?). Enfin, l’introduction annonce le plan suivi par le développement (Ex : Nous montrerons tout d’abord ce que la lecture des textes, des livres nous apporte. Puis, nous évoqueront les raisons qui expliquent pourquoi il est toujours important de lire aujourd’hui.

    -un développement organisé autour de deux grandes parties (elles correspondent à l’annonce du plan donné en introduction). Pour rendre l’ensemble convaincant, il est nécessaire de construire des paragraphes argumentés (deux ou trois par partie), eux-mêmes composés d’un argument associé à un exemple.

    Exemples d’arguments :

    -évasion, enrichissement personnel, identification à un personnage, catharsis (exutoire), leçon de vie...

    -il pouvait être intéressant d’ouvrir la deuxième partie sur la place de la lecture aujourd’hui. En effet, le sujet précisait « les raisons pour lesquelles il est toujours important de lire aujourd’hui ». Ainsi, pouvait-on insister sur les autres distractions qui existaient pour les jeunes actuellement (cinéma, internet, réseaux sociaux) et montrer que pour autant la lecture restait une activité particulière, unique.

    Les exemples devaient bien entendu être tirés de la culture personnelle ou scolaire de l’élève et concerner les livres lus.

    -une conclusion. Elle reprend les deux grandes idées développées et donne votre avis sur la question posée par le sujet.

    Le sujet complet de français du Brevet 2018 est disponible ici

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