Les bourses et aides pour vous aider à payer des études en grandes écoles

Etudier en grande école engendre des coûts supérieurs à ceux de l'université. Mais il existe un large panel de bourses et aides au financement pour les élèves issus de milieux modestes.

Les bourses et aides pour vous aider à payer des études en grandes écoles

    Le recrutement sur concours assure en principe à tout élève qui en a le niveau la possibilité d’intégrer une grande école. A une nuance près : le financement des frais de scolarité, plus élevés dans les écoles de management et les écoles d’ingénieurs privées qu’à l’université, effraie plus d’un candidat aux ressources limitées. Erreur.

    Bernard Ramanantsoa, directeur d'HEC où la scolarité se chiffre à 12000 € par an, l'affirme : « je n'ai jamais vu un élève renoncer à HEC pour des raisons financières. » Car toutes les écoles proposent une palette de solutions allant des bourses et aides aux prêts d'honneur, qui viennent en complément des bourses d'Etat, pour soutenir les élèves issus de milieux modestes.

    Ne pas attendre la rentrée pour se renseigner

    Pour autant, si les aides existent « il ne faut pas attendre la rentrée, et d’avoir des frais à régler pour se renseigner », conseille François Bonvalet, directeur de Reims Management School (RMS).

    Les écoles délivrent des bourses sociales et d’excellence.

    A HEC, l’ensemble des premières représente 2,782 millions d’euros par an et aide 20% des élèves. Le prestigieux établissement dispense par ailleurs tous les boursiers Crous — quel que soit leur échelon — de frais de scolarité depuis cinq ans. « Cela représente 14% d’une promotion, précise le directeur. Et pour éviter les effets de seuil, nous élargissons la gratuité aux élèves non-boursiers à la limite des conditions de ressources. Cela concerne 6% d’élèves en plus. »

    "Même si l’on sort d’un milieu ouvrier, on peut devenir ingénieur"

    Alice Blanchard élève en 2e année à HEC bénéficie de l’exemption des frais de scolarité. Pour en profiter, elle n’a eu qu’à présenter son attestation de bourse Crous. « Ce dispositif permet de savoir d’emblée à quelle hauteur on sera aidé, contrairement à d’autres pour lesquels l’examen d’un dossier conditionne le montant des frais de scolarité pris en charge. C’est rassurant, car la question financière est pour beaucoup de boursiers une épée de Damoclès au moment d’intégrer une école payante. »

    D’autres établissements pratiquent l’exonération ou la réduction des frais de scolarité

    comme Sup de co Tours-Poitiers (ESCEM) ou le réseau des écoles d’ingénieurs INSA. « RMS et sa fondation attribuent 50 à 60 bourses par an couvrant de 30 à 60% les frais de scolarité », assure de son côté François Bonvalet. A l’école d’ingénieurs ESITC Caen, les boursiers d’Etat sont automatiquement éligibles à la bourse maison, qui peut couvrir jusqu’à la moitié des frais de scolarité. C’est le cas de Mathilde Nion, major de la promotion 2011, très heureuse de montrer que « même si l’on sort d’un milieu ouvrier, on peut devenir ingénieur ».

    En cas de situations d’urgence, les écoles ont en outre « une caisse de solidarité »

    et accompagnent les étudiants dans leurs démarches.

    La solidarité est aussi un critère des associations de diplômés

    . La Société des anciens des Arts et Métiers ParisTech a par exemple offert 264000 € pour 120 prêts d’honneur en 2011. A Audencia Nantes et à l’ESCEM, la solidarité s’exprime aussi dans la vie associative : les jobs rémunérés sont proposés en priorité aux élèves modestes.

    Il existe aussi des bourses privées accordées par des entreprises ou fédérations professionnelles. Il y a quelques jours, 5 élèves ESITC Caen recevaient une bourse d’excellence de la Fondation ambitions travaux publics.

    Les municipalités, départements ou régions proposent enfin de nombreuses bourses d’études à ne pas négliger. Encore faut-il se renseigner à temps.

    Témoignage de Adrien B.

    Etudiant en 3ème année à Sup de Co Reims qui a obtenu deux bourses de la Fondation RMS

    "Sans bourse, j’aurais dû travailler, ce qui est discriminant quand on suit un cursus de haut niveau"

    La possibilité d’obtenir une bourse a-t-elle été un critère pour choisir votre école ?

    J’ai rejoint Reims Management School (RMS) après un cursus universitaire. Le financement a donc été une vraie question au moment de choisir où poursuivre mes études. J’avais, comme beaucoup, des idées préconçues sur le fait qu’il est difficile d’intégrer une école payante en étant issu d’un milieu modeste. Or, les aides sont nombreuses, il faut donc bien se renseigner avant de renoncer à intégrer une grande école.

    Comment avez-vous obtenu les bourses de la Fondation RMS ?

    Elles sont attribuées sur des critères académiques, de motivation et sociaux. Il faut constituer un dossier, car c’est avant tout une bourse au mérite. Elle ne couvre pas totalement les frais de scolarité, mais j’ai pu souscrire un prêt négocié à la banque et je suis boursier Crous pour le logement.

    Que représente cette aide à vos yeux ?

    D’abord un honneur et une reconnaissance de mon travail. Ensuite une chance et un soulagement, car sinon je devrais travailler, ce qui est discriminant quand on suit des études de haut niveau. Je suis fier d’être bientôt diplômé d’une école qui montre un réel engagement en faveur de l’égalité des chances. Je recherche maintenant un premier emploi dans la communication et le marketing digital.

    Dossier réalisé par Ariane Despierres-Féry

    en partenariat avec Le Journal des Grandes Ecoles

    Article paru dans le Parisien Economie du lundi 11 juin 2012

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