Bac 2017 : le corrigé du bac L de littérature (Sophocle et Pasolini)

Ce matin, les candidat en série L ont passé leur épreuve de spécialité : la littérature. Le corrigé est à lire dès maintenant ici

Bac 2017 : le corrigé du bac L de littérature (Sophocle et Pasolini)

    Ce matin, les candidat en série L ont passé leur épreuve de spécialité : la littérature. Le corrigé est à lire dès maintenant ici

    Consultez ici les sujets du Bac de littérature 2017 pour la série L en intégralité

    Série L : Littéraire (Coef. 4)

    Durée de l'épreuve : 2h

    Baccalauréat général. Session 2017. Terminale Littéraire.

    Sujet de Littérature. Mardi 20 juin 2017. 8h00-10h00.

    Corrigé du Bac L de Littérature par Sandrine Caroff-Urfer

    Les questions soumises au candidat portent sur Œdipe roi, la pièce de Sophocle et l'adaptation cinématographique de Pasolini, autrement dit la partie du programme reconduite pour la seconde année.

    Les sujets, assez classiques et sans surprise majeure

    , permettent aux élèves d’exploiter leur connaissance des œuvres, en les invitant à réfléchir d’abord sur un personnage (question ponctuelle), puis sur un aspect transversal et global (question d’ensemble).

    En termes de méthode, il est important de répondre aux questions en exploitant bien les deux œuvres : en effet, la formulation même des sujets suppose implicitement une comparaison entre la pièce antique et le film contemporain, pour en souligner les similitudes ou des différences essentielles.

    Question 1. Quelle place les oeuvres de Sophocle et Pasolini inscrites au programme accordent-elles au personnage de Tirésias ?

    Le personnage de Tirésias, devin aveugle, n’est sans doute pas ce qu’on peut appeler un personnage principal. Sa présence et sa prise de parole sont quantitativement limitées dans les deux œuvres : une seule apparition sur scène chez Sophocle, dans le 1er épisode, au cours d’une scène d’agôn (confrontation verbale) avec Œdipe ; scène reproduite chez Pasolini au début de la partie 3. A quoi il faut ajouter, dans le film, une apparition muette avant qu’Œdipe ne rencontre le Sphinx.

    Toutefois, il occupe une fonction dramatique et symbolique de premier ordre, en favorisant le surgissement de la vérité.

    - Il révèle l’hybris du roi, sa démesure, son orgueil, voire sa cruauté, ainsi que le potentiel tyrannique de celui qui, jusqu’alors, s’était montré exemplaire.

    - Brutalisé par Œdipe, il dévoile aussi la vérité sur la peste qui s’est abattue sur Thèbes : « C’est toi l’impie qui souille cette terre. » (v. 353) / « Je dis que tu es le meurtrier que tu cherches. » (v. 362). Il est donc le premier à dévoiler publiquement la vérité sur l’identité d’Œdipe, et sur la nature de son crime (parricide et inceste). Mais à la clairvoyance et au courage du devin (figure de conseiller parrèsiaste) fait pendant la cécité du roi, qui s’obstine dans son refus de le croire.

    - Il représente le futur d’Œdipe : un aveugle, pauvre, exclu, qui avance guidé par une jeune personne. Dans le film, la similitude est renforcée par le fait que, lorsqu’Œdipe quitte le palais de Thèbes, Antigone est remplacée par Ange, le messager qui guide aussi Tirésias.

    - Enfin, Pasolini le charge d’une dimension symbolique particulière, qui n’apparaît pas dans la pièce de Sophocle : il incarne la figure de l’artiste, porteur de vérité (la figure du Voyant chère à Rimbaud), nécessairement rejeté par la société.

    La parole et la présence de Tirésias font donc avancer l’action de manière déterminante.

    Question 2. Pourquoi peut-on dire que la question de l'identité est placée au centre des oeuvres de Sophocle et Pasolini inscrites à votre programme ?

    La question engage le candidat à justifier, par des éléments de réponse précis, que les deux œuvres s’intéressent à l’identité. Il ne s’agit donc pas de discuter cette affirmation. De fait, la pièce épouse une structure d’élucidation : Œdipe mène une double enquête sur l’identité du meurtrier de Laïos et sur sa propre identité. Sans s’y attendre, et alors qu’il pensait tout connaître de son passé, et se connaître lui-même, il est engagé dans un processus de dévoilement de son passé qui, à bien des égards, lui reste énigmatique. « Je ne croirai pas, je veux savoir » (v. 1065) Il s’efforce de répondre à la question « qui suis-je ? »

    Quand les mystères sont levés et le passé enfin connu, l’action prend fin.

    On peut souligner comment les œuvres répondent à une dramaturgie de l’enquête, avec ses adjuvants (Tirésias), ses opposants (Jocaste par exemple : « Infortuné, puisses-tu ne jamais savoir qui tu es ! » v. 1068), sa progression : l’action avance à coup de révélations, et le candidat peut indiquer dans sa copie les principales étapes du processus de dévoilement qui mènent au dénouement.

    Chez Pasolini, on voit poindre aussi un questionnement mené par le cinéaste sur sa propre identité. Une lecture psychanalytique est rendue possible par la fonction cadre de la première partie (Italie des années 20) et l’épilogue du film (Italie des années 60), qui multiplient les références autobiographiques. Pasolini invite ainsi le spectateur à voir en Œdipe un double de lui-même, pris dans les souffrances du complexe d’Œdipe, tel qu’il a été théorisé par Freud, et construisant une identité qu’il révèle à tous.

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